J’ai été hospitalisée après le premier confinement pour dépression. Ça a été un cauchemar car les nouveaux patients étaient confinés dans une unité de quarantaine pendant 15 jours. Donc pas de sorties, pas de visites, pas d’ateliers, pas de distraction, pas d’exercice physique, RIEN. la seule « occupation » était d’aller fumer sur une terrasse couverte. (Ou de respirer la fumée des autres si comme moi on ne fume pas….). Je sais que le contexte sanitaire était particulier a ce moment-là mais quand même, enfermer des dépressifs c’est contreproductif. Ça donnait une ambiance vraiment carcérale. Même en prison, on peut recevoir des visites, ou prendre un café. Je suis partie des que mon traitement a agi et que je n’étais plus un zombie, sinon je devenais tarée. Du coup j’étais encore en dépression mais au moins je pouvais prendre l’air.
La nourriture est absolument dégueulasse, c’est immonde, j’ai jamais rien mangé d’aussi mauvais. C’est aussi très insuffisant, ce qui fait qu’entre le manque d’exercice et la faim constante, j’étais toujours super énervée, comme pas mal d’autres personnes hospitalisées. Je sais que la bouffe d’hôpital c’est pas forcément génial mais vraiment c’est jamais aussi degueulasse.
Le personnel est de très bonne volonté et j’ai senti un vrai désir d’aider les gens, malheureusement ils n’en ont pas forcément la possibilité. Ils disent qu’on peut venir leur parler etc… mais on passe son temps à les attendre pendant qu’ils courent partout ou font des réunions. Je ne pense pas qu’ils travaillent aussi bien qu’ils le voudraient. je pense quand même qu’ils essaient et quand on est hospitalisé et qu’on se sent vulnérable, on est sensible à ça, ça fait une grosse différence.
Quand je suis sortie le psychiatre m’a remis un papier et je me suis aperçue avec surprise qu’il avait écouté tout ce que je lui avais dit, même si à chaque fois il me proposait que des médicaments comme solution et que je me demandais quelle était la différence concrètement avec un dealer. Merci à lui quand même pour son écoute et aux infirmières et infirmiers qui font de leur mieux.
J’espère que j’aurai pas à y retourner, mais c’est sûrement beaucoup plus supportable quand on peut sortir et faire des ateliers ou de l’exercice. Le parc a l’air vraiment sympa. Par contre par pitié faites quelque chose pour la bouffe.